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Medea(s)



ici un commentaire, déniché par Marie-Jo, de trois Medea: 
Pier Paolo Pasolini, Lars von Tirer et Arturo Ripstein.... 

CREACiné – Lundi 18 Juin : Medea (1988) de Lars Von Trier


Chers tous,
nous vous invitons à nous rejoindre pour la projection de:
MEDEA de Lars von Trier (version originale en Danois, sous-titrage en Anglais)
Lundi 18 Juin, 19h30, dans nos locaux de l'ENSTA.
En attendant, voyez le lien offert par Marie-Jo :
A bientôt
affiche


Melancholia (2011) de Lars Von Trier

...





Figures de femmes

Claire, anxieuse, femme-mère, accepte de vivre dans le monde des hommes et de l’alimenter, d’y procréer, d’en organiser la danse. Claire souffre du dehors ; elle souffre de tout ce qui, de ce monde, ne tourne pas rond : une limousine ne braquant pas suffisamment qui ridiculise une organisation au cordeau, une sœur pour qui tout a le goût de cendre et dont le corps qui ne supporte plus son propre poids s’écroule sur le petit-chocolat-de-bienvenu bien en place sur l’oreiller de la chambre d’amis, une planète qui danse la mort et défit la certitude calculée de son mari. Que l’apocalypse s’annonce inexorablement, et c’est encore dehors qu’elle tente de s’en extraire alors qu’il n’y a pourtant « nulle part où se cacher », comme le dira son mari à son fils.

Justine, mélancolique, femme-non-mère, se voit refuser l’accès même à ce monde, et refuse de s’y inscrire, rejetant son mari, ses pommes et ses fantasmes d’enfant-sur-une-balançoire (justement pour ne pas avoir un père, c’est un homme qu’elle veut quand elle remonte sa robe de mariée). S’extrayant de l’avidité de son patron, ce qu’elle lui donne sous forme de démission et d’insulte, et dont il tente pitoyablement de s’emparer comme d’un dernier « slogan », résume tout ce qu’elle est au monde : Rien. Justine souffre du dedans ; elle souffre de ce que ce monde sans sens ni consistance ne soutient pas même son corps qui subit alors tout la force de gravité, sans retenue, malgré sa sœur qui tente à bout de bras de l’immerger de nouveau dans le monde d’un mariage organisé et de la relative apesanteur d’un bain moussant. Mais il n’est que deux voies de sortie pour Justine. L’apocalypse, d’une part, qu’elle accueille sensuellement, du dedans, comme l’accord du rien de plomb qui l’habite et de l’anéantissement d’un monde qui fait incessamment violence à ce rien, en ceci justement qu’il est artificiellement construit comme un déni de la pesanteur du vide. La magie, d’autre part, dernier refuge, là où on peut se cacher lorsque tout dehors s’apprête à disparaitre, là où on tient la main d’un enfant, pas de soi, qui aura « nulle part où grandir ».

La mère, aigrie, refuse la danse de ce monde. Elle souffre comme Claire de ce dehors sur lequel, comme Justine, elle n’exerce aucune maitrise. Mais, alors que Claire tente de se maintenir elle-même en maintenant comme sien un certain monde, et alors que Justine se défait en défaisant le tissage du monde, alors, donc, que Claire et Justine sont fondamentalement au-monde, la mère tente illusoirement de s’en extraire par la négation du fait irréductible que c’est là qu’elle est.


Figures d’hommes

Le père est un pantin sur un manège, et il a depuis longtemps oublié qu’une fonction lui incombe, celle de régler la répétition de ses tours, et non d’y tourner lui-même jusqu’à en perdre tout aplomb. Dès lors il ne peut que jouir – sans plaisir – dans la stérile répétition d’un jeu qui ne vaut que d’être répété : faire danser non une femme mais deux Bettys, se jouer de la serviabilité des serveurs à rendre serviles, et finalement, ne même pas assumer de partir, mais ne pouvoir refuser de se faire raccompagner, et ainsi laisser l’appel de Justine sans autre réponse que l’absence et l’imbécilité, la renvoyant ainsi à ce à quoi elle tentait ultimement d’échapper : la vacuité.

Le mari ne connait pas le plaisir qu’il peut y avoir à manier la langue ni le plaisir qu’une femme pourrait alors avoir à l’écouter. Il part sans motdire.

Le patron est lui-même ignorant du mot mais en chasse chez l’autre la puissance d’évocation, son rôle se bornant à transformer celle-ci en valeur marchande. Il méconnait ainsi, et pervertit une toute autre valeur qu’à la parole quand elle est saisie purement en tant qu’elle s’adresse à qui l’écoute.

Le beau-frère connait le langage du matérialisme, de ce qui se calcule scientifiquement et se compte financièrement. Que le réel s’impose, qu’il doive dépenser son argent, et finalement repenser ses prédictions, lui est insupportable. Il s’en extraira.




Regarde le ciel

...


Conjonction Venus - Jupiter
12 mars 2012



(source de la photo)




Dossier Melancholia des Cahiers du Cinéma




Le bouchon infantile

« […] c’est une suppléance de ce pas-toute sur quoi repose la jouissance de la femme. A cette jouissance qu’elle n’est pas-toute, c’est-à-dire qui la fait quelque part absente d’elle-même, absente en tant que sujet, elle trouvera le bouchon de ce a que sera son enfant. », J. Lacan, Le Séminaire, livre XX, Encore.

goût de cendre


"Et parfois, je me sens impuissant. Inutile, dans l'incapacité de tout, restant là à ne plus rien pouvoir faire, faire ou dire. Être aveugle et sourd et imbécile encore, silencieux de ma propre imbécillité. Attendre et subir mon impuissance. Être démuni et devoir renoncer. Être immobile dans l'incapacité de prendre la parole, de prolonger le discours, de répondre, de dire deux ou trois choses imaginées dans la solitude et qu'on pensait essentielles.
Et parfois, je me sens inutile devant le Monde.

Ce que dit la rumeur, l'arrogance omniprésente de la rumeur, ne pas le comprendre, ne pas le comprendre ou ne pas l'admettre, l'imaginer autrement, savoir qu'on doit, qu'il est de mon devoir – se dire ces mots-là : le devoir – savoir qu'il est de mon devoir de le dire d'une autre manière et ne cesser pourtant de buter contre ses reflets. Les gens tels qu'on les voit ou tels qu'on les imagine, ne pas savoir les montrer et ne pas même savoir les regarder, perdre leur secret entrevu sans jamais rien pouvoir en faire. Voir s'échapper l'évidence de leur personne. (...)
La force terrible du pouvoir, sa puissance cynique, son arrogance, son ricanement et la séduction tranquille dont il nous écrase, ne pas réussir à la dire, l'écrire, en montrer la simple et sourde violence.

(…) aller au-devant des autres désarrois plus grands encore, plus douloureux, plus secrets, interdits, sans le droit à la parole.

(...) et la lassitude des corps après le désir, la fatigue après la souffrance et l'épuisement après la terreur."

Jean-Luc Lagarce, Du luxe et de l'impuissance, 1994






Ophélie dans les fleurs


Ophélie dans les fleurs, Odile Redon



Ophélie

Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...
- On entend dans les bois lointains des hallalis.

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir

Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.

Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :
- Un chant mystérieux tombe des astres d'or

II

O pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
C'est que les vents tombant des grand monts de Norwège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;

C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
À ton esprit rêveur portait d'étranges bruits,
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;

C'est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !

Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'Infini terrible éffara ton oeil bleu !

III

- Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.

Arthur Rimbaud

CREACiné – Hors-Les-Murs – Jeudi 15 Septembre 2011: Melancholia (2011) de Lars Von Trier

Chers tous,

Melancholia, le dernier film d’un des directeurs les plus prisés de notre CREACiné, Lars Von Trier (lien), semble mériter toute notre attention.

Retrouvez nous pour une séance hors-les-murs du CREACiné, le Jeudi 15 septembre, 18h45 (séance à 19h), Cinéma MK2 Hautefeuille.

Fidèlement votre,

cccp



Becoming green



"The universal calculus of decay does not tolerate an abrupt mutation from human to tree, as Hieronymus Bosch’s tree-man might imply. In decay as a process of cosmogenesis, the tree and human are not two entelechies or perfected bodies of actuality which can be connected together via a straight line. Both ‘being a tree’ and ‘being a man’ are changing variables – rates of change between their respective actualities and potencies on the one hand and between their interiorities and the exteriority on the other. Therefore, the most veritable line of transition that can be drawn between a human and a tree is not a line connecting their fixed actualities or traits but a line that encompasses their existing actualities (given points) as well as their potentials and derivatives (even the remotest ones). The tree is itself a differential field of ideas – or in a Leibnizian sense a generative reservoir of smaller bodies – which themselves are changing and have their own derivatives; the same profusion with subtle bodies and movements is also applicable to man, its idea and its form. Therefore, in order for the line of putrefaction to draw gradients of decay between the man and the tree, it must encompass such ever-increasing (both in quantity and distance from their original ideas or formations as a whole) emerging bodies, ideas or derivatives. In interpolating between all these points and emerging values, the slimy line of rot becomes an ever-convoluting curve. For this reason, the nightmarish plunge of the human into the verdant inferno of growth is accentuated when the line between the human and the tree becomes infinitely convoluted, encompassing a cosmic array of beings which only differentially – that is to say, very remotely – connect to either the tree or the human. In other words, in decay, the object travels across a world of familiar and alien beings which may or may not have any immediate relationship or affinity with the decaying object" (pp. 416-7).

Negarestani, R. (2010) Undercover Softness, Collapse VI, p. 379-430.

Ciné-CREA – 02 novembre 2010 : Antichrist (2009) de Lars von Trier

Cher public,

Retrouvez-nous ce mardi 02 novembre, à 18h30 pour partager le dernier film en date du réalisateur danois Lars Von Trier : Antichrist (2009).

Spectateurs délicats, soyez prévenus : L’Antichrist de Lars von Trier offre une forte cohérence entre fond et forme, la tension psycho(patho)logique s’incarnant explicitement en violence physique pour nous confronter en.corps à l’Autre.

Après avoir rencontré la femme ‘absolument’ amoureuse de Dreyer (Gertrud), femme qui s’absente du monde, son amour ne pouvant se résigner à être traité en ennemi du travail de l’homme aimé (poète, politicien, musicien), le sentiment l’emportant sur son incarnation (« ai-je été jeune ? Non, mais j’ai aimé ; ai-je été belle ? Non, mais j’ai aimé ; ai-je été en vie ? Non mais j’ai aimé »)…

Après avoir rencontré la/les femme/s de Bergman (Persona) excessivement vouée/s à l’autre dans leur être même, s’y refusant faussement en se résignant à une écoute mutique (Elisabet) ou s’y déployant en une verborragie que seule la solitude du dédoublement suturera (Alma)…

Après avoir rencontré les femmes de Fassbinder (Le Secret de Veronika Voss), destructrice (Doktor Katz), vampirisée (Veronika), délaissée (Henriette)…

…nous continuerons à décliner les différentes figures de la radicalité féminine : Comment être femme quand on est femelle, épouse, mère, sorcière ; comment être soi quand on est pétrie d’une nature secrète, vouée à un autre institué, responsable de la continuation d’une histoire, rebelle à la rationalité ? Peut-on accepter et intégrer ou doit-on brûler la femme ; l’Autre ?

cccp
affiche

Epidémiphilie


"I am open to you." means, I have the capacity to bear your investment […]; if you exceed this capacity I will be cracked, lacerated and laid open.
The Zoroastrians were among the first people who discovered and experienced the lacerating nature of openness and its contagious (or rather to say, the contaminative) space, thirsty to lacerate dimensions, crushing borders […].
[…] necrophilia and its systems of decay and germinal contamination cannot be coordinated with the other necro-oriented horizons of death. Necrophilia is life feasting on death or a life-infested death […].
[…] philia is neither possessing, nor possessable; it is only contagiously open because [of] the very bonds (of love, friendship, alliance, fondness, etc.) which make it philia, […], fond of (the very meaning philia) everything, engineering alliances, transmuting every process and relationship into a perverse love-making (the common meaning of necrophilia is a distorted apparition of this process) and finally, giving rise to inter-connective compositions, for compositions as Nick Land suggests are unfocused complexities (1) which do not allow the tendencies to gain victory or conquer the composition's complexity […]. In such a space (philia) nothing remains pure since tendencies which try to forge purities are all contaminated and infected; they are inter-connected by each other. […] necrophilia is an event germinated through this space, an instance of 'border collapse' and a perverse love […] which does not fail to incite becomings wherever it goes (contagion commotion). […] resistance, any isolationist struggle, uncommunicative reaction or opposition to remain unchanged (unmutated) becomes impossible […]. Infested by the epidemic […] bonds of philia, openness is triggered on all levels of its communicative lines but more on the plane of "being opened" than "being open" or "being open to". […] everything is terminally and ruthlessly softened and opened; this is what happens for necro- in necrophilia. Philia is an infection not in the term of invasion but unavoidable attraction […]; philia is the unground where […] everything is contagious, epidemic, compositional […]. Through philia space is experienced in its […] non-dwelling openness […].

Reza Negarestani, Death as a Perversion: Openness and Germinal Death (full text).

(1) Nick Land, The Thirst for Annihilation: Georges Bataille and Virulent Nihilism, London & New York: Routledge, 1992, pp. 160-183.

The Epidemic Element of European Crime


Osborne’s method : la compréhension du cœur des ténèbres ne pourrait pas se faire au moyen d’un désengagement objectivant et d’une distanciation brechtienne critico-juridique (« les nazis sont des monstres inhumains »), mais plutôt au moyen d’une identification hypnotiquement conduite par la voix narcotique de l'archi-Führer (i.e. du Führer du Führer).

Ciné-CREA - 6 Juillet 2010: The Element of Crime (1984) de Lars von Trier



Cher public,

Nous avons le plaisir de vous inviter à partager avec nous le troisième volet de The Epidemic Element of European Crime, trilogie du réalisateur danois Lars von Trier.


Nous vous attendons donc le mardi 6 juillet à 18h30 dans la salle 28059 au rez-de-chaussée pour voir le film The Element of Crime (1984).

Vous trouverez une intéressante analyse psychanalytique de la trilogie en question en suivant ce lien.

Bien cordialement,
CCCC.

Epidemic (Lars von Trier)


Ciné-CREA - 29 Juin 2010: Epidemic (1987) de Lars von Trier.

Cher public,

En vous remerciant de votre fidèle présence, nous vous convions à partager avec nous le mardi 29 juin le deuxième volet de la « trilogie de l’hypnose » de Lars von Trier, à savoir le film Epidemic (1987). Il vaut la peine de souligner que les trois films de la trilogie peuvent être vus indépendamment les uns des autres. Comme d’habitude, nous vous attendons ce mardi à 18h30 dans la salle 28059 au rez-de-chaussée.

Bien cordialement,
Comité Central du Ciné-CREA (CCCC).

Europa (Lars von Trier)



Ciné-CREA - 22 Juin 2010: Europa (1991) de Lars von Trier.

Chers amis et collègues,

Nous avons le plaisir de vous inviter à la relance du Ciné-CREA. Pour cela, nous vous proposons la trilogie du réalisateur danois Lars von Trier connue comme Trilogie en E, et composée des films Element of Crime (1984), Epidemic (1987) et Europa (1991).


Ce mardi 22 juin, nous commencerons par Europa (Prix du Jury, Festival de Cannes 1991). Nous vous attendons à 18h30 dans la salle 28059 au rez-de-chaussée (notez le changement de salle).

Bien cordialement,
CCCC.