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Chez soi?


Le vent, le son du vent, le souffle, court, suffisent « à imposer hors champ la présence de la mer », à porter témoignage à tout moment de « l’horizon de ce grand dehors », rivage, large, au-delà duquel pourtant ‘il’ ne s’approche pas – comme tenu à distance par une ultime vénération « intempestive ».

Le vent comme l’être-dehors, comme « l’expression la plus sèche […] d’un mélange [serré] de trivialité et de terreur ».

Comment vivre dehors ? Comment survivre en plein vent ?

« Refonder la stupéfaction des sensations […] Sillonner le dehors, y semer brutalement du sens […] Déjouer le désert au sein du dehors dépeuplé […] Dessiner [de ses pas] des cohérences de lieu dans l’apparente banalité des reliefs de sable, sous le vent et l’horizon de la table rase océanique […] »

S'inscrire... mais « au bord du trou, c’est le dehors qui sauve » et peut-être l’homme ne peut semer du sens que s’il estime qu’il « n’est qu’un évènement momentané du paysage », [un pli].


Détournement du texte de Cyril Béghin: Grand Dehors, dans : Les Cahiers du Cinéma. Octobre 2011. [le texte + un entretien avec Bruno Dumont]


Hors Satan (2011) Bruno Dumont


Sur la côte où l’opale du ciel a plutôt la couleur des toilettes de grand-père, il a « tiré sans voir ». Une alouette en vol stationnaire… comme une « promesse invisible » : en dessous, une bête, un homme, un cadavre… « Il n’y a qu’une chose à faire » : tirer.

Pas d’états d’âme, mais la « construction d’un rapport au monde, un rapport où cela existe, le bien et le mal, et où il s’agit de trouver sa place, de « faire ce qui il y a à faire ». Ce « faire » n’est pas moral, il est vital. Il s’agit de se confronter à ce monde, et à la possibilité d’agir, pas d’aller prêcher ce qui est bien ou ce qui est mal. Le film ne fait pas la morale, il prend acte de gestes. »

Bruno Dumont (+)