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Carnal Reygadas

Japón (2002)

"Though they are concerned with the idea of transcendence, there is in Reygadas’ works what I call ‘a surplus of materiality’ that cannot point beyond, to an ineffable realm, simply because it cannot but forcefully point back to itself. Here the material often ceases to be the means for the attainment of a spiritual dimension to become itself the focus of attention."



Batalla en el cielo (2005)

"Sartre’s elaborations on what he terms the body’s facticity are elucidating as regards Reygadas’s take on materiality and spirituality. For he argues that ‘the obscene’ appears when the body (or part of it) is made flesh and flesh only, a flesh thus devoid of transcendentalist connotations. It is this ‘obscenity’ of the flesh that destabilises the transcendentalism of Reygadas’s films."



Stellet Licht (2007)

"On the one hand, the work of Reygadas is indebted to a cinematic realist tradition that aimed at transcending the material surface of reality through attention to this very surface. On the other, Reygadas complicates this transcendentalism by giving attention to that which cannot but deny transcendence, namely the carnality of the body."


These are quotes from Tiago de Luca: Carnal Spirituality: the Films of Carlos Reygadas.
(Full text here - warning: the text reveals important scenes).

I don't agree that the body denies transcendence. Precisely, what Reygadas pictures in multiple ways is that the body is both at once 'here' (in the pores of one's skin) and 'there' (these pores exuding one's sweat, literally and carnally pouring oneself out). dL

La ruse de la raison: Universel --> Particulier --> Singulier --> Universel

L’esprit passe de l'universelle obscurité, à travers la particularité communautaire ouverte dans la clairière (Lichtung) – i.e. l’espace allumé – du monde, à l'universalité de la généricité humaine – soustraite elle aussi à la lumière mondaine de la communauté – au moyen de la singularisation de la puissance affective, expressive et perceptive d’un sujet local.

Lumière Silencieuse (2007) de Carlos Reygadas.

Lumière silencieuse du réalisateur mexicain Carlos Reygadas (2007 - 2h22).
Vu le 08.07.2010 (Forum des Images, Paris).

La courte vidéo qui suit, liée au festival de Cannes 2007, parle de deux films que le CCCP n’a pas programmés : Zoo de Robinson Devor, à ne pas confondre avec Zoo de Peter Greeaway que nous avons programmé, vu et aimé ; et Lumière Silencieuse, un film (incomparable aux Zoo) du mexicain (chouchou incontestable) Carlos Reygadas. Par ce lien inattendu et contingent, cette video m’offre l’occasion d’introduire ce film ici. O joie !

Lumière Silencieuse est un film d’amour. C’est aussi – mais peut-être est-ce la même chose – le film d’un cycle – une journée, une saison, une vie, une révolution – qui déborde et emporte l’individu, l’évènement : la communauté conduite par sa croyance en Dieu ; la foi écrasée par les sentiments, les sensations, le corps (les pores de la peau et la transpiration quand Marianne et Johan font l’amour pour la dernière fois, encore une fois) ; le devoir aveuglé par la lumière ; les normes fluidifiées par le rire calme des enfants obéissants (la baignade dans l’eau froide où le corps hésite à se laisser glisser, entre profane et sacré, et se ressaisit aussitôt) ; la mort miraculée par l’amour (?). Tout autant de bruissements discrets (la bande son à elle seule est captivante) qui nous ramènent à notre condition de corps mortel dans un univers qui nous embrasse – nous englobe et nous retient. Il n’est pas seulement question de savoir – ou non – faire la part du sentiment et du désir charnel ; de la légitimité – ou non – d’aimer une autre personne que celle qu’on a aimé et qui nous aime encore ; de l’impossible choix entre être avec une personne qui ne nous aime pas et ne pas être avec cette personne que l’on aime. Il s’agit aussi de l’impuissance de l’homme face à lui-même ; de la contemplation de notre participation inéluctable à un milieu aveuglant de beauté et qui suit son propre rythme, absorbant le nôtre ; des milles manières d’être enraciné au-delà de (chez-)soi (l’étrang(èr)eté). Dans les mots de Carlos Reygadas : il s’agit d’une « lutte entre la passion ou les pulsions et l’instinct humain du calme et de trouver sa place dans le monde et la tranquillité. La vie a toujours cette tension entre ces deux extrêmes : de recherche de quelque chose et aussi de rester tranquille où on est. Il y a une balance très délicate entre ces deux pulsions » (édité à partir de la vidéo ci-dessous entre 00 :55 – 02 :00).