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Repetition & Rupture

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“The function of a chisel is to cut away the extraneous,

and for Hannah Villiger that meant getting down to the forms she could make

with her own naked body,

with as little interference as possible.

Eventually, even her body was cut away, leaving only the images”.


David Levi Strauss, about Hannah Villiger

pixs, texts, etc… here









The Vertiginous Thrill of Exactitude

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William Forsythe

door knob (l'intentionnalité du mouvement)

parallel sheer (la géométrie du corps)

solo





Because you say I for me

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Possession: “Because you say I for me



“Das Schlechte, das dem Ich Fremde, das Außenbefindliche, ist ihm zunächst identisch”

“Le mauvais, l'étranger au moi, ce qui se trouve au dehors, lui est tout d'abord identique”

Freud, S. (1925) Die Verneinung. La négation. (lien)




Analyse de JB Thoret


Café Müller (1978) Pina Bausch

Aliénations


(lien video)

L’autre-elle. À tâtons, déambuler, se cogner, se résigner à se déplacer sans aller nulle part, n’être nulle part. espèce errante. Partout ailleurs ; nulle part là. Battement insistant de son sang.

L’autre-pas-elle. Alouette. Miroiter, trépigner, se trémousser, errer, papillonner. Papillon a régné. Attirée par les lumières. Tiraillée de toute part. Aveuglée par la lumière. S’imager.

Elle. Aveuglée par la nuit. Indifférente se cogner. Bouleversée tourbillonner. Se déchirer. Envoutée marcher.

Lui. Le re-trouver inéluctablement. Silence. Suspension. Évidence.

Le corps soudain à la bonne taille. S’y coller. Y fusionner. S’y oublier. Comme la mort. Rester là. Garder ça.

Exigence de l’évidence. C’est là qu’il faut être.

L’autre-lui. La porter. C’est là qu’il faut t’être.

Elle. Tomber. Échouer. S’échouer.

Échec. Erreur. Errance.

L’autre-lui. L’ériger.

Lui. Se précipiter – se condenser en lui ; s’échapper en elle.

Se retrouver.

Se retrouver.

Elle. S’évanouir. S’évaporer. S’abandonner. S’oublier. Oublier.

Lui. Spasme. Douleur. Battement de son corps révolté enfermé.

Elle. La porter, l’ériger.

Elle. Le piétiner.

L’autre-pas-elle. Lui échapper. La retrouver, elle.

Elle. Qu’il enlace, supporte, soulève comme le cœur se soulèverait d’écœurement.

Lui. Qu’elle enlace, supporte, soulève comme le cœur se soulèverait d’écœurement.

Se cogner.

Se cogner. Comme si la destruction sauverait de la répétition

Elle. La retenir, la retenir enfin. La perdre. Encore.

Répéter puisqu’il s’agit d’oublier.



Time (2006) de Kim Ki-duk


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« Le visage se refuse à la possession, à mes pouvoirs. Dans son épiphanie, dans l'expression, le sensible, encore saisissable se mue en résistance totale à la prise. Cette mutation ne se peut que par l'ouverture d'une dimension nouvelle. En effet, la résistance à la prise ne se produit pas comme une résistance insurmontable comme la dureté du rocher contre lequel l'effort de la main se brise, comme l'éloignement d'une étoile dans l'immensité de l'espace. L'expression que le visage introduit dans le monde ne défie pas la faiblesse de mes pouvoirs, mais mon pouvoir de pouvoir. Le visage, encore choses parmi les choses, perce la forme qui cependant le délimite. Ce qui veut dire concrètement : le visage me parle et par là m'invite à une relation sans commune mesure avec un pouvoir qui s'exerce, fût-il jouissance ou connaissance. »

(Levinas, Totalité et Infini)


En instrumentalisant son visage, ce qu’elle vise est l’altérité, l'être autre à elle-même comme effet secondaire de l’être autre à l’autre, l’être renouvelé qui vaincrait l’ensevelissement de son visage sous les sédiments de la lassitude, un visage mé-connaissable, insaisissable, attirant donc, un visage dont l’expression serait à même d’inviter à un amour où le pouvoir de pouvoir ne s’exercerait pas.

Ce qu’elle vise est ce qu’elle manque à tout instant.

Le bistouri déforme son visage d’abord, celui de l’homme qu’elle aime ensuite, les réduisant à des formes parmi des formes, qui n’expriment rien que la quête essoufflée de ce qui percerait ces formes: un amour trans-formé qui transcenderait la forme des visages, qui se dévoilerait ni sous la multiplicité des visages contingents de chair ou de papiers dont la superposition ne renvoie qu'au retour unheimlich de l'inexpressif (lien), ni en échappant à l’étouffement des draps où elle se voile la face, ni dans la main de l’autre réduite à un gant taillé à sa propre mesure, ni dans le retour récurrent aux figures statiques des sexes de pierre.

« L’expérience absolue n’est pas dévoilement mais révélation :

[…] manifestation d’un visage par delà la forme »

(Levinas, Totalité et Infini)



Film présenté dans le cadre de l'enseignement
Psychanalyse et Cinéma
de l’École de la Cause Freudienne

+ d'info et lien vers les commentaires de Carolina Koretzky et Charles-Henri Crochet

[extrait video]


CREACiné – 16 janvier 2012 : Café Müller (1978) de Pina Bausch


Chers collègues, chers amis,
Le cinéclub du CREA vous invite à la projection de la pièce Café Müller (1978, 45 minutes) de la chorégraphe allemande Pina Bausch le lundi 16 janvier à 19h30 à l'amphi Ferber (ENSTA, rez-de-chaussée). Voici quelques liens pertinents.
Bien cordialement,
Gabriel Catren.
affiche

Totem et Tabou: Minéral, Végétal, Animal, Sanguin, Féminin



Pina Bausch - danse sacrificielle
ouverture (video)
clotûre (video)


La première, le 29 mai 1913 à Paris, chorégraphiée par Vaslav Nijinski pour les Ballets russes, fut accueillie par un chahut mémorable du public, heurté par sa violence primitive. Oubliée, la chorégraphie originale a pu être reconstituée grâce au travail de Millicent Hodson. Le ballet étant entré au répertoire de l’Opéra de Paris en 1991, c’est un extrait de cette production qui est présenté ici. Cette même séquence de la « danse sacrale » qui termine le ballet est ensuite présentée par Pina Bausch pour le Tanztheater de Wuppertal (1975), Angelin Preljocaj pour sa compagnie (2001), et le finlandais Tero Saarinen (2002).

la nature de l'homme est sa relation à l'homme


« L’homme en effet entretient avec la nature des rapports que spécifient d’une part les propriétés d’une pensée identificatrice, d’autre part l’usage d’instruments ou outils artificiels. Ses rapports avec son semblable procèdent par des voies bien plus directes : nous ne désignons pas ici le langage, ni les institutions sociales élémentaires qui, quelle qu’en soit la genèse, sont dans leur structure marquées d’artificialisme ; nous pensons à cette communication affective essentielle au groupement social et qui se manifeste assez immédiatement en ces faits que c’est son semblable que l’homme exploite, que c’est en lui qu’il se reconnaît, que c’est à lui qu’il est attaché par le lien psychique indélébile qui perpétue la misère vitale, vraiment spécifique, de ses premières années.

Ces rapports peuvent être opposés à ceux qui constituent, au sens étroit, la connaissance, comme des rapports de connaturalité : nous voulons évoquer par ce terme leur homologie avec ces formes plus immédiates, plus globales et plus adaptées qui caractérisent dans leur ensemble les relations psychiques de l’animal avec son milieu naturel et par où elles se distinguent des mêmes relations chez l’homme. […] l’idée chez l’homme d’un monde uni à lui par un rapport harmonieux laisse deviner sa base dans l’anthropomorphisme du mythe de la nature ; à mesure que s’accomplit l’effort qu’anime cette idée, la réalité de cette base se révèle dans cette toujours plus vaste subversion de la nature qu’est l’hominisation de la planète : la « nature » de l’homme est sa relation à l’homme. »

Lacan, J. 1936, Au delà du « principe de réalité », In : Ecrits, pp.87-8.

Mort, sexe & be bop


Micro moments de poésie, ça sonne comme un copié-collé d’une critique de ciné bidon… mais quand même c’est vrai… et si c’est « poétique » ce n’est pas parce que parfois c’est joli, c’est parce que parfois c’est cru. « Just what it is ». Beaucoup plus direct que n’importe quel « réalisme ». Pas tant pour ce que ce film décortique de l’échange de salive que pour la manière dont il pose sans le dire l’absurdité de la mort. La mort est aussi absente de la mise en bière que le désir déserte l'explicitation éthologique de sa mise en corps.



Si l'appétit des vers condamne à mort le défunt

- oui, on sera bouffé par les vers, ils commencent par les yeux, c'est mou -

il s'agit aussi de se taire, être bête,

pour qu'alors tout un bestiaire assouplisse la relation à l'autre de petites délicatesses

- non, la langue désirante n'est pas une limace.



Il va mourir, ils vivent ensemble depuis 23 ans, présentations tardives, comme s’il était indispensable de se dire bonjour pour se dire adieu, dans le même mouvement

Elle « Dis mon nom »

Lui « ma petite Marina »

Elle « sans le petite »

Lui « Marina »

Elle « encore »

Lui « Marina »

Elle « encore »

Lui « Marina »

Elle « encore »

Lui « encore »

Elle « Marina »

Lui « Papa »



Tissage de la mort et du sexe.

Comment la mort de son père peut réconcilier sa fille avec son sexe ?

Son sexe à lui

(de « je t’ai imaginé nu, toi tu es un extraterrestre sans piston sans valise sans âme sans cœur »

à « Bella, baise mon père »)

Son sexe à elle-même

(de « j’aime les seins des femmes, ils ne m’excitent pas, je les admire »

à « tu ne bandes pas ? Il bouge un peu… c’est toi qui le fait bouger ? »)




« J’ai fait un film à propos de quatre personnes qui se trouvent au même endroit pendant une brève période. Trois personnes qui deviennent quatre puis deux. Trois étant, bien sûr, la configuration parfaite de toute relation. » Athina Rachel Tsangari