Ciné-CREA – 30 novembre 2010 : Moi, un Noir (1959) et Les Maîtres Fous (1956) de Jean Rouch

Cher public,

Osez la transe et retrouvez-nous ce mardi 30 novembre à 18h30 pour un petit voyage en Afrique en compagnie de Jean Rouch.

Nous accosterons d’abord en Côte d’Ivoire – à la veuille de son indépendance – avec « Moi, un Noir » (1959 – 70min), œuvre qui brouille la distinction entre documentaire et film de fiction, où scénario, dialogues, acteurs, intrigue, scènes de rêve sont nourris par l'errance réelle de ces Nigériens exilés d'une colonie dans une autre [+]. « Je me suis dit – nous rappelle Jean Rouch – qu’on pourrait aller plus loin encore dans la vérité si au lieu de prendre des acteurs et de leur faire interpréter un rôle, on demandait à des hommes de jouer leur propre vie. Et ce fut Moi, un noir... » [+]

Nous visiterons ensuite le Ghana – alors encore colonie britannique sous le nom de Gold Coast et qui deviendra indépendant en 1957 – avec « Les Maîtres Fous » (1956 – 28min). D’abord soumis à la censure, ce court-métrage est aujourd’hui reconnu comme étant à l'origine d'une révolution de la narration ethno-cinématographique et montre comment les Haouka - travailleurs des régions du Niger - opposent une réplique, détournent, puis intériorisent les symboles coloniaux. [+]

Jean Rouch suit les cours d’ethnologie de Marcel Mauss ; descend en pirogue les 4200 km du fleuve Niger de sa source à l’océan Atlantique ; soutient sa thèse avec le pionnier du cinéma ethnographique Marcel Griaule.
Chercheur CNRS au Musée de l’Homme (« existe-t-il une plus belle définition du cinéaste ? » dira J.L. Godard), co-fondateur du festival international de films documentaires « Le Cinéma du Réel », il promeut une pédagogie simple fondée sur la pratique : « on tourne le matin, on développe à midi, on monte l’après-midi et on projette le soir ».
Influencé par Dziga Vertov et Robert Flaherty, Jean Rouch est l’un des pères fondateurs du cinéma-vérité. Il a été une source d’inspiration et une constante référence pour les réalisateurs de la Nouvelle Vague.
Au cours d’une ultime mission au Niger en 2004, Jean Rouch a été victime d'un accident de voiture mortel. Il désirait être incinéré. Le Niger interdit les crémations. Il repose dans une tombe toute simple dans le cimetière catholique de Niamey. [+] [++]


A mardi!
cccp

Aucun commentaire: