(Levinas, Totalité et Infini)
En instrumentalisant son visage, ce qu’elle vise est l’altérité, l'être autre à elle-même comme effet secondaire de l’être autre à l’autre, l’être renouvelé qui vaincrait l’ensevelissement de son visage sous les sédiments de la lassitude, un visage mé-connaissable, insaisissable, attirant donc, un visage dont l’expression serait à même d’inviter à un amour où le pouvoir de pouvoir ne s’exercerait pas.
Ce qu’elle vise est ce qu’elle manque à tout instant.
Le bistouri déforme son visage d’abord, celui de l’homme qu’elle aime ensuite, les réduisant à des formes parmi des formes, qui n’expriment rien que la quête essoufflée de ce qui percerait ces formes: un amour trans-formé qui transcenderait la forme des visages, qui se dévoilerait ni sous la multiplicité des visages contingents de chair ou de papiers dont la superposition ne renvoie qu'au retour unheimlich de l'inexpressif (lien), ni en échappant à l’étouffement des draps où elle se voile la face, ni dans la main de l’autre réduite à un gant taillé à sa propre mesure, ni dans le retour récurrent aux figures statiques des sexes de pierre.
« L’expérience absolue n’est pas dévoilement mais révélation :
[…] manifestation d’un visage par delà la forme »
(Levinas, Totalité et Infini)
Film présenté dans le cadre de l'enseignement
Psychanalyse et Cinéma de l’École de la Cause Freudienne
[extrait video]
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