Affichage des articles dont le libellé est Tsangari Athina Rachel. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Tsangari Athina Rachel. Afficher tous les articles

la nature de l'homme est sa relation à l'homme


« L’homme en effet entretient avec la nature des rapports que spécifient d’une part les propriétés d’une pensée identificatrice, d’autre part l’usage d’instruments ou outils artificiels. Ses rapports avec son semblable procèdent par des voies bien plus directes : nous ne désignons pas ici le langage, ni les institutions sociales élémentaires qui, quelle qu’en soit la genèse, sont dans leur structure marquées d’artificialisme ; nous pensons à cette communication affective essentielle au groupement social et qui se manifeste assez immédiatement en ces faits que c’est son semblable que l’homme exploite, que c’est en lui qu’il se reconnaît, que c’est à lui qu’il est attaché par le lien psychique indélébile qui perpétue la misère vitale, vraiment spécifique, de ses premières années.

Ces rapports peuvent être opposés à ceux qui constituent, au sens étroit, la connaissance, comme des rapports de connaturalité : nous voulons évoquer par ce terme leur homologie avec ces formes plus immédiates, plus globales et plus adaptées qui caractérisent dans leur ensemble les relations psychiques de l’animal avec son milieu naturel et par où elles se distinguent des mêmes relations chez l’homme. […] l’idée chez l’homme d’un monde uni à lui par un rapport harmonieux laisse deviner sa base dans l’anthropomorphisme du mythe de la nature ; à mesure que s’accomplit l’effort qu’anime cette idée, la réalité de cette base se révèle dans cette toujours plus vaste subversion de la nature qu’est l’hominisation de la planète : la « nature » de l’homme est sa relation à l’homme. »

Lacan, J. 1936, Au delà du « principe de réalité », In : Ecrits, pp.87-8.

Mort, sexe & be bop


Micro moments de poésie, ça sonne comme un copié-collé d’une critique de ciné bidon… mais quand même c’est vrai… et si c’est « poétique » ce n’est pas parce que parfois c’est joli, c’est parce que parfois c’est cru. « Just what it is ». Beaucoup plus direct que n’importe quel « réalisme ». Pas tant pour ce que ce film décortique de l’échange de salive que pour la manière dont il pose sans le dire l’absurdité de la mort. La mort est aussi absente de la mise en bière que le désir déserte l'explicitation éthologique de sa mise en corps.



Si l'appétit des vers condamne à mort le défunt

- oui, on sera bouffé par les vers, ils commencent par les yeux, c'est mou -

il s'agit aussi de se taire, être bête,

pour qu'alors tout un bestiaire assouplisse la relation à l'autre de petites délicatesses

- non, la langue désirante n'est pas une limace.



Il va mourir, ils vivent ensemble depuis 23 ans, présentations tardives, comme s’il était indispensable de se dire bonjour pour se dire adieu, dans le même mouvement

Elle « Dis mon nom »

Lui « ma petite Marina »

Elle « sans le petite »

Lui « Marina »

Elle « encore »

Lui « Marina »

Elle « encore »

Lui « Marina »

Elle « encore »

Lui « encore »

Elle « Marina »

Lui « Papa »



Tissage de la mort et du sexe.

Comment la mort de son père peut réconcilier sa fille avec son sexe ?

Son sexe à lui

(de « je t’ai imaginé nu, toi tu es un extraterrestre sans piston sans valise sans âme sans cœur »

à « Bella, baise mon père »)

Son sexe à elle-même

(de « j’aime les seins des femmes, ils ne m’excitent pas, je les admire »

à « tu ne bandes pas ? Il bouge un peu… c’est toi qui le fait bouger ? »)




« J’ai fait un film à propos de quatre personnes qui se trouvent au même endroit pendant une brève période. Trois personnes qui deviennent quatre puis deux. Trois étant, bien sûr, la configuration parfaite de toute relation. » Athina Rachel Tsangari